• 04/12/2020
  • Igor Ferrier

Pas si transcendé

Transcendance (Walter Pfister, 2014)

Quand le directeur de photographie de Nolan s’étant toujours opposé a passer au support numérique se lance dans la réalisation d’un premier film sur l’intelligence artificielle, on est dans le droit de s’attendre à quelques chose de spectaculaire… et c’est le cas ! Le film est spectaculaire et c’est bien tout ce qu’il a pour lui.

Transcendance est donc le premier film de Walter Pfilster produit par Christopher Nolan portant sur l’histoire de Will Caster un chercheur travaillant sur la création d’une intelligence artificielle qui se fait assassiner. Sa femme essaie donc de sauver la conscience de son mari en la transférant dans un système puis dans le réseau mondiale suite à quoi Will atteindra l’état de transcendance une sorte de connaissance et de pragmatisme absolu et se déshumanisera presque complètement.

Le film se présente comme une production typiquement Nolanienne avec ses ambitions de blockbuster aux visuels vertigineux, son casting fourni avec des acteurs comme Johnny Depp, Paul Bethany ou encore Morgan Freeman. Tous ces éléments laisser attendre si ce n’est un bon film, au moins un film prenant ! Mais au visionnage ce n’est non pas l’amertume de la déception que l’on ressent mais simplement le gout fade de l’ennui. Le film se développe tantôt très lentement puis vas extrêmement vite d’un coup, essayant de surfer sur cette ‘’énergie Nolanienne’’ avec des effets spéciaux impressionnants, des ellipses de 2 ans survenant au milieu du récit et en brisant le rythme déjà instable. Le film ne cesse de se contredire multipliant les incohérences et les ‘’astuces scénaristique’’ ce qui nous sort du film très rapidement pour arriver à la fin et complètement s’emballer nous présentant d’un coup des ‘’super pouvoir’’ à base de nano particule capable guérir n’importe qui instantanément, de prendre le contrôle des gens, de donner une force surhumaine à n’importe qui et tout ça avec une ridicule phrase d’explication.

Le film tente de poser son intrigue autour de l’histoire d’amour entre le scientifique et se femme mais les personnages sont plats ! Le rôle de Johnny Depp est réellement déprimant, ses intonations sont sans saveurs et même s’il est censé jouer une sorte de machine ça reste quand même un peu facile.

Arrivés à la fin de l’histoire on ne sait presque rien sur la personnalité ou l’histoire d’aucun des personnages. On a des personnages comme ceux joué par Morgan Freeman et Cillian Murphy dont le seul rôle est d’être la, ils n’apportent absolument rien au récit et c’est la, d’après moi, la principale faiblesse du film. Il cherche à être spectaculaire a tout prix jouant a fond sur le visuel et le casting mais laissant à la traine le récit et son rythme.

Tout n’est pas à jeter dans ce film. Pour sa défense, il s’agit comme dit précédemment d’un premier film et d’un directeur photo qui plus est ce qui explique en partie l’attention toute particulière prêté aux images. De plus, le film cherche à s’inscrire dans une logique de production Nolanienne comme dit plus tôt et je pense ressentir dans l’aspect décousu et hachuré du scénario une certaine pression de la production.

Le film aborde un thème intéressant et d’actualité soulevant des questions éthiques comme l’amour homme - machine qui avait déjà été abordé dans Her de Spike Jonze par exemple qui lui s’étais focalisé sur cette question. Le film cherche trop à s’étaler sur tous les fronts et sa vrais faiblesse est finalement son scénario ce qui est dommage car le film est réussi d’un point de vue technique et aurait pu être un bon film la ou il ne présente finalement que peu d’intérêt.