Pendant le mois d’octobre 2020, j’ai regardé un film d’horreur par jour, avec pour volonté d’explorer le genre sous toutes ses formes, dans tous ses recoins, de près ou de loin. Au cours de cette expérience, j’ai essayé d’avoir un corpus éclectique, tant dans leur contenu que dans leur contexte, pour garder un esprit ouvert sur tous ces films qui explorent les ténèbres, chacun à leur manière. Je les ai regroupés en trois groupes, faisant ainsi une série de trois articles.
Remontant à la tradition personnelle (mais répandue) qu’est Halloween, mes premiers émois horrifiques remontent à l’adolescence, âge où l’on veut tester ses limites, tout en s’amusant. En mémoire à cette période de ma vie (et universelle), mais aussi en hommage à l’aspect festif d’Halloween, j’ai tenu à regarder des films d’horreur ludiques, amusants, et parfois même consciemment, peu qualitatifs.
La peur n’est pas le seul chemin qui mène aux ténèbres. On peut y trouver une forme d’attirance, une fascination inexplicable poussée non seulement par notre curiosité, mais aussi par les limites de notre nature humaine : chercher au-delà, c’est se transcender. Qu’il s’agisse de la psyché d’un être humain à la communication hermétique, ou de l’exploration d’un univers qui nous dépasse, notre volonté de trouver le Beau dans ce que les normes culturelles considèrent comme laid est dans notre nature, à n’importe quelle échelle.
Sursauter devant un “jumpscare” (un brusque effet de mise-en-scène qui a pour objectif de surprendre le spectateur) et faire le même cauchemar pendant une semaine ne sont pas les mêmes frayeurs. Il y a des peurs qui nous amusent et qui nous intriguent, mais que nous oublions. D’autres nous accompagnent, nous changent, pour le meilleur comme pour le pire. La peur est une perception, une émotion, elle n’existe que dans nos têtes, mais pourtant, elle semble si vraie quand nous y sommes confrontés. Elle peut être si viscérale qu’elle peut même nous convaincre devant une oeuvre de fiction, aussi inoffensive soit-elle.