• 01/12/2020
  • Myriam Beloufa

Un récit généreux en nostalgie !

T’as vendu mes rollers ? (Gobelins, 2020)

Un groupe d’élèves de la promotion 2020 des Gobelins, école d’animation parisienne, a publié un court métrage de fin d’études : T’as vendu mes rollers ?, le 15 octobre 2020 sur YouTube. Ce film d’animation 2D, de seulement 6 minutes, nous renvoie à la nostalgie de l’enfance, entre style visuel rappelant les bandes dessinées, et style narratif qui décrit parfaitement la dramatisation d’une petite péripétie de la vie vécue par un enfant. Ce coup de coeur nous fait voyager dans les souvenirs d’une jeunesse insouciante et amène un peu de fraîcheur dans notre quotidien en cette période de pandémie, où le dynamisme de l’enfance ne sera plus le même.

Nous sommes embarquées dans une quête audacieuse : la mère du petit Lou vend ses rollers dans une brocante sans sa permission, il décide alors de les retrouver. Mais il est difficile de se frayer un chemin dans la foule pour rattraper la petite fille qui les a achetés.

« C’est pas juste. C’était mes rollers ! Ils étaient trop stylés, jaunes, avec des flammes et des lacets vert fluo ! » – Lou

Cette mini-épopée, ponctuée de rencontres, illustre bien le dicton “Le hasard fait bien les choses”. Ces diverses interventions contribuent au développement du récit d’apprentissage, dans une période de la vie où grandir et changer fait peur. Ces interactions permettent même au petit Lou d’oublier ses vieux rollers, et lui apprennent rencontre après rencontre que le partage n’efface pas les souvenirs des objets de notre enfance. Redonnant une seconde vie à ce qui était autrefois, le Graal des cours de récréation, le partage est le maître mot de ce film d’animation. La cohésion sociale, qu’elle passe par un objet ou une expérience, fait toujours des miracles. Dans ce cas-là, elle apporte la maturité nécessaire au petit garçon pour évoluer et comprendre que le matériel est éphémère.

Le style d’animation aux attributs de BD et de jeu-vidéo, avec couleurs vives et onomatopées, nous replongent dans un univers enfantin, le tout se terminant sur une morale valable pour toutes les générations. L’écriture est reconnaissable et ingénieuse avec des transitions réfléchies et originaux, offrant le point de vue démesurée d’un petit enfant. Ces jeunes réalisateurs·trices peuvent se vanter d’avoir attendri le coeur d’un groupe d’étudiantes en cinéma. Étant friandes de films d’animation, nous avons été enivrées par ce court métrage, autant dans l’histoire que dans le style pictural. Ces jeunes gens sont judicieusement parvenus à nous faire revenir sur le rapport avec nos objets d’enfance, tout en nous offrant quelques minutes d’évasion.