Motion du département Cinéma & Théâtre réuni en assemblée restreinte des membres titulaires.

Les membres du département Cinéma et Théâtre de l’université Paul-Valéry-Montpellier 3 réunis le 25 février 2020 expriment leur vive opposition au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche dont plusieurs des orientations, remettant gravement en question le statut d’enseignant chercheur, risquent de nuire au développement d’une recherche de qualité au sein des universités françaises :

– Disparition du référentiel annuel d’heures d’enseignement à 192 heures équivalent TD, modulation des services (possibilité d’imposer aux chercheur-e-s des charges d’enseignement désormais fixées au cas par cas sous la houlette des président-e-s d’université, voire des responsables d’UFR ou de département, en fonction des nécessités de service)

– Mise en danger du statut de Maître de conférences au profit de contrats précaires sur le modèle des tenure tracks

– Affaiblissement des instances nationales de qualification et de recrutement (disparition du CNU avec le risque accru de recrutements arbitraires)

– Renforcement du financement par projet et mise en concurrence accrue des unités et des personnels (différenciation des salaires des enseignant-e-s-chercheur-e-s par des primes accordées selon leurs « performances »), limitation de la liberté de la recherche

Par conséquent ils appellent à la mobilisation contre ce projet qui contribue à la destruction du service public de la recherche, à la précarisation des personnels de l’Enseignement supérieur, à l’aggravation des conditions de travail des enseignant-e-s, des personnels administratifs et des étudiant-e-s.

Le département refuse de pénaliser l’absence éventuelle des étudiant-e-s mobilisé-e-s et d’assumer les fonctions de président de jury de baccalauréat ; il décide de suspendre la transmission à l’administration des notes et de ne pas tenir les jurys de diplôme de licence et de master. Passée la date des jurys de semestre 1 et de semestre 2, le ministère mettrait ainsi en danger la délivrance des diplômes de nos étudiant-e-s. Nous demandons de manière urgente la convocation d’états généraux de l’université pour instaurer un réel dialogue avec les acteurs concernés avant toute nouvelle loi. Nous nous déclarons en lutte, et invitons chacun-e à rejoindre les mobilisations locales ou nationales en cours en participant aux actions et manifestations, notamment à la journée « L’université s’arrête » du 5 mars. Le département appelle également à la tenue d’une réunion de l’UFR1, rassemblant l’ensemble des enseignant.e.s, chercheur.se.s, personnels administratifs et étudiant.e.s, avant le 5 mars.

Motion votée à l’unanimité des présents