Musée Miniature et Cinéma

Revivre le cinéma d'autrefois, découvrir un monde miniaturisé

  • 14/11/2019
  • Laureline Taupin

Au cœur du Vieux Lyon, près de la Cathédrale Saint-Jean et au pied de la basilique de Fourvière, le musée Miniature et Cinéma est à l'image de son fondateur : le miniaturiste Dan Ohlmann. Par la magie des effets spéciaux et de la miniature, il nous fait voyager dans l'univers du septième art.

La visite se déroule dans une bâtisse du XVe siècle composée de cinq étages et d’un sous-sol de caves voûtées pour Le Parfum (2006) de Tom Tykwer. Très belle demeure du quartier Saint-Jean dans le Vieux Lyon, la Maison des Avocats a évité la démolition à laquelle elle était promise grâce à l’action des avocats de la ville. Composée de plusieurs bâtiments et d’une cour, elle a été restaurée en 1979 puis vendue en 2004 pour laisser place à un Musée Miniature et Cinéma. Elle participe activement au cachet exceptionnel de ce quartier.

Le cinéma

Le musée créé par Dan Ohlmann permet de découvrir une très grande collection d’objets de tournage, une centaine de décors miniatures et plus de 1 000 chefs-d’œuvre créés par des artistes internationaux. Pour la partie cinéma, un parcours culturel illustré de 450 pièces authentiques est ouvert pour plonger totalement le spectateur dans l’univers du septième art.

La visite débute par les décors grandeur nature du Parfum, en sous-sol, dans une enfilade de caves voûtées nous permettant de découvrir les pièces originales conçues par les plus grands studios européens et américains.

Décor du Parfum de Tom Tykwer

Les animatroniques

Lorsque la morphologie d’une créature ne permet pas de faire appel à un acteur, on utilise l’animatronique (mot-valise composé à partir de « animation » et « électronique »). Le personnage est représenté par une marionnette recouverte d’une peau en mousse de latex. Celle-ci est animée par une multitude de câbles et de mécanismes internes créés et actionnés à distance par des télécommandes. Aujourd’hui, la technique de l’animatronique a quasiment disparu au profit de l’animation 3D.

La reine Alien en cours de restauration

La fascinante reine Alien est une pure création de James Cameron. Le réalisateur d’Avatar (2009) en a conçu lui-même le design pour le deuxième volet de la saga Alien : Aliens, le retour (1986). La reine était animée par deux techniciens dissimulés dans son torse, ainsi que par des mécanismes actionnés à distance.

Dix-huit ans plus tard, la reine Alien reprenait du service pour Alien vs. Predator (Paul W. S. Anderson, 2004), un projet qui a nécessité sa reconstruction complète par le studio Amalgamated Dynamics, Inc. (ADI). Cette fois-ci, la créature animatronique était entièrement robotisée. L’animation était programmée à l’avance sur ordinateur, puis reproduite à volonté sur le tournage.

Tête de tricératops utilisée dans la scène où Grant, Ellie et Tim se rendent auprès d’une femelle malade. Fabriquée en mousse de latex par le studio Stan Winston, d’après la sculpture de Joey Orosco pour Jurassic Park (Steven Spielberg, 1993)

Poupée Chucky à tête animatronique utilisée dans le quatrième volet des aventures de ce personnage. Ses vêtements ont été créés pour le tournage du Fils de Chucky (2004). Fabriquée par Kevin Yagher pour Chucky (1988) de Don Mancini

La construction d’un personnage parfait

Poursuivons notre visite avec quelques « créatures » dont le faciès singulier a laissé une trace indélébile sur nos grands écrans, marquant durablement des générations de spectateurs.

Tête en silicone de l’acteur Arnold Schwarzenegger dans Terminator 2 : Le Jugement dernier (James Cameron, 1991), créée par Stan Winston


Tête du Mask, interprété par Jim Carrey dans The Mask (Chuck Russell, 1994). Créée par Greg Cannom après sculpture sur l’empreinte du visage du comédien, employée comme référence pour la pose des prothèses en mousse de latex

Bébé zombie créé en mousse de latex, conçu pour être aussi hideux que possible dans Le retour des morts-vivants : Nécropole (2005), un quatrième volet réalisé par Ellory Elkayem


Ensemble de treize prothèses en latex portées par Robin Williams pour le transformer en Madame Doubtfire (quatre heures de maquillage par jour). Créées par Ve Neill pour Madame Doubtfire (Chris Columbus, 1993)

Ensemble de prothèses faciales portées par le comédien Jim Carrey dans le rôle du Grinch. Réalisées en mousse de latex par Rick Baker pour Le Grinch (Ron Howard, 2000)

Décors et figurines

À présent, plongeons-nous dans des décors mythiques du septième art, et observons la mise en situation de figurines à la finition assez saisissante. On en oublierait presque qu'il s'agit de figures ne possédant ni chair, ni os.

Figurine de Mars Attacks (Tim Burton, 1996)

Décor du vaisseau de Space Cake (Pierre Rambaldi, 2013)


Les ateliers

Grâce à des mains expertes, certaines pièces en mauvais état provenant de différents studios finissent par retrouver leur éclat. De longs travaux sont cependant susceptibles d'être entrepris avant d'autoriser une présentation publique.

Les pièces se voient entièrement restaurées en échange d’un accord commun pour une durée d’exposition. Ces accords permettent ainsi la sauvegarde de nombreux objets du septième art.

Les miniatures

Le musée est également doté de la collection complète des scènes en miniature de Dan Ohlmann, ainsi que d’autres artistes miniaturistes venus du monde entier. Ce sont de fidèles reproductions, des micro-décors qui nous plongent dans un univers magique semblant issu d’une autre dimension.

« Le muséum d’histoire naturelle » (Dan Ohlmann)


« Scène au 1/10ème » (Michel Perez)

« La chambre d’une femme débordée » (Charles Matton)


« Hôtel de l’esplanade » (Charles Matton)

« La salle de bain II » (Charles Matton)


« Sunrise on a Clear Day » (Amaury Glatard)

Le musée Musée Miniature et Cinéma propose des décors grandeur nature, uniques et réalistes. Aujourd’hui, il accueille environ 200 000 personnes par an et est classé dans le top 10 des musées français. Alors… c’est le moment d’aller y faire un tour !

Je tiens à remercier chaleureusement l’équipe du musée pour m’avoir accueillie, informée, autorisée à prendre des photos et à rédiger cet article. Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site Internet du musée.