Mise au point sur le cinéma
Alice, Rebecca, Sophie, Lola... Qui se cache derrière l’image de cette femme rousse qui n’arrête pas d’apparaître dans la vie du protagoniste ?
Elle change de nom et de personnalité à chaque rencontre. On ne sait rien d’elle, à part qu’elle est accro aux délits. La gravité de ses actions dépend du personnage qu’elle adopte pour la durée de la journée. Par exemple, Alice vole de modestes accessoires de grandes entreprises, Rebecca vend et consomme de la drogue, Lola est pyromane, etc.
Le pire, c’est que ces femmes, qui sont en réalité une seule et même femme, incitent, séduisent et manipulent le protagoniste pour l'inciter à les accompagner dans l'illicite. Le protagoniste n’a pas la force de les ignorer et de leur dire non. Il y a quelque chose dans ces hallucinations qui l’attache et l’asservit aux désirs de l’inconnue. Elles apparaissent de plus en plus souvent dans sa vie, comme s’il existait un aimant qui les unissait. Partout où il se rend, elles croisent son chemin « par hasard ».
Un jour, la jeune femme apparaît sous un nouveau nom : Giorgia. Celle-ci n’a aucun scrupule et assassine une femme âgée, dans la maison même du protagoniste. Il se voit obligé d’occulter le corps de la défunte dans son jardin. À partir de ce moment-là, le protagoniste décide de s’éloigner de l’inconnue, mais celle-ci devient obsessionnelle et le poursuit jusque dans ses rêves. Le protagoniste sent qu’il devient fou et va jusqu'à douter de l’existence de sa persécutrice et de sa propre santé mentale.
Un jour, alors qu'il est en train de regarder les informations à la télévision, il voit que sa mère apparaît dans une liste de gens qui ont disparu. Il réalise alors que la personne assassinée chez lui n’était autre que sa mère. Ses hallucinations se multiplient, si bien qu'il ne sait plus distinguer le vrai du faux. Il commence véritablement à perdre la raison. Quand il se regarde dans le miroir, il ne voit que son corps transformé en l’image de cette femme qui le tourmente.
Au fil du récit, on se rend compte qu'un déni de genre le pousse à développer une schizophrénie dans laquelle il voit la personne qu’il rêve d’être : lui en femme. Tous les crimes qu’il commet font partie de sa résolution interne de faire ressortir sa vraie identité. Sa mère l’a toujours forcé à réprimer son genre. Son dernier acte de libération personnelle était d’enlever de sa vie, la personne qui l’a enfermé.